Belfort-Montbéliard : mariage en vue ?

Selon le quotidien Libération du mercredi 6 février 2008, le mariage n'est pas encore arrangé : "Belfort et Montbéliard sont distants de 20 km, ont chacun une communauté d’agglomération (CA), mais forment un seul bassin économique, articulé autour d’employeurs comme PSA, Alstom ou General Electric. L’ensemble - baptisé «Aire urbaine» - compte 300 000 habitants si l’on y ajoute une petite partie de la Haute-Saône. «On pourrait faire une CA unique, à cheval sur trois départements», rêve Bruno Kern (PS). Damien Meslot (UMP) y pense aussi : «Ça permettrait de constituer une grande métropole pour rivaliser avec ce qui nous entoure.» «Ça ne tient pas la route. Montbéliard a une base de taxe professionnelle cinq fois supérieure à la nôtre, personne ne voudra partager !» clame Chevènement, président de la CA de Belfort. «Et, derrière, il y a l’idée dangereuse de fusionner les équipements de l’Etat», met en garde Christophe Grudler (DVD). A Belfort, la fronde pour le maintien du tribunal, menacé de fusion avec celui de Montbéliard, a montré que cette perspective effrayait les habitants."
(Source : http://www.liberation.fr/actualite/politiques/308347.FR.php).
Les perspectives de mise en cohérence à l'échelle de l'Aire urbaine font peur. Pourtant les réorganisations en cours dans les administrations ont déjà incité certaines agglomérations à s’unir pour maintenir leurs services publics, en s’engageant dans la voie de la mutualisation d’équipements : c’est le cas par exemple de la Communauté d’Agglomération Castres-Mazamet (hôpital, hôtel et pépinières d’entreprises, espace culturel), de Tarbes-Lourdes (boucle locale, zone d’activités) ou de la Communauté urbaine Creusot-Montceau (université, hôpital). L’organisation des services publics à l’échelle de l’Aire urbaine devient progressivement une nécessité. A ce jour, les tentatives de mutualisation ont souvent été couronnées de succès (IUT, UTBM…). Localisés à Belfort, Montbéliard ou dans l’espace central, les services publics profitent à l’ensemble des habitants du bassin de vie, et parfois même au-delà. En attendant le site médian de l'hôpital et la nouvelle gare TGV, d’autres services publics peuvent être consolidés, par le jeu des réorganisations territoriales (tribunal, maison d’arrêt, ANPE, IFSI…). Cette redistribution des cartes pourrait aboutir à une rationalisation des services publics, tout en veillant à respecter les équilibres territoriaux. Les économies budgétaires ainsi dégagées pourraient permettre la création de nouveaux services publics au bénéfice des habitants de l’Aire urbaine. Les quelque 300 000 résidents constituent un levier puissant pour favoriser l’émergence de projets ou d’équipements structurants. Ils justifient aussi pleinement la création d’organismes de services, notamment à la personne, appuyés par des cadres et des financements publics adaptés au nouveau contexte. Si les services publics changent peu à peu de forme, ils demeurent un facteur important de structuration de l’Aire urbaine et des territoires qui la composent. Ils peuvent se révéler en effet un appui solide à la recherche de masses critiques et de densités urbaines.
Voir à ce sujet la récente étude publiée par l'Agence de Développement et d'Urbanisme du Pays de Montbéliard : http://www.adu-montbeliard.fr/documents/452.emploi_public.pdf

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